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L e s   T r o g l o d y t e s

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F e m m e s  V o i l é e s

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I - Gestation

Tu n'as que les yeux, leurs velours
Et les pas soucieux et craintifs
Les louanges, amères,
Déferlantes, jouissives…

Je t'inviterais bien à ce bal
Où dansent la rue, ton ruisseau,
Mon canal…

Et je reluque
Tes perruques, tes masques
Tes cloisons,  tes armures,
Mon eunuque...

Parle, on dit
Que tes mots sont permis
Et le noir qui t'enveloppe
Te rend grace
Galope..des mots
Jacte, ma rapace..

Ma soeur,
N'ôte donc pas ton voile ce matin
Car, un jour ou l'autre,
Nus, nous serons tous
Habillés comme des catins…

II - Inhumation

Que de songes soufflés, pour un amour indécis,
Nous avons semé, à tes yeux pétillants.
Que de fruits vermeils, sous la chenille qu'est la vie
J'ai cueilli, pour ton ventre ruisselant.

Ta peau; des arcades sur lesquelles je souffle
Une eau bouillante, qui se dandine, se faufilant
Vers une chaumière, un visage où j'insuffle
Des mots, trop intempestifs, trop bruyants
Qui glissent sur tes lèvres, puis s'éclaboussent
Comme un amour lourd et quelque peu mécréant.
Rêve d'un azur pelotant une montagne russe !
Rêve de pierre et de souffre, dru, oisif mais haletant !

"Je suis un grand cru, un goût des caveaux
Une grandeur d'ennui, d'un saule solitaire
Où danse, amer, un roseau
Envahi par des plages sans mer,  
Y coule lentement, le fardeau
D'un amour moisi, précaire."



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T a b l e a u  I n t i m i s t e  D e  M l l e - D a n d y  t e n a n t  s a  v e r g e 

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Vous est-il arrivé,vous, bourreaux,
De parcourir vos sens en un toucher
Sangloter vos maux comme le ferait Tombeau
Pleurer le psaume mortuaire et chanter
Aux ris,aux mœurs,à la décadence
Renifler vicieusement l'entre-jambe aride
Votre verge,l'offrande et cet instance,
S'émousser sur l'age et les rides
Briser le glas de vie qui échappe
Y être un monstre perfide
Un goût qui sur les lèvres tape
Le gout d'un sperme,dense,humide?

Je suis une version de la perversion
Qui de gauche à droite alterne des va-et-vient
Je suis un goût amer de la déraison
Qui oscille ici-bas entre tes cuisses et au creux de tes reins
Salam Alikom,ma courtisane,ma brume,
Je suis venu apporter une vanité
Rance,catarrhale revêtue d'une écume
Aux anges déchus dont les ailes encroutées
Dansent une valse morbide et fument
L'herbe de Dieu;la saine mais immolée.
Au goût insalubre,elle parfume
Les corridors de mon lupanar délabré.



   "Dans ma main,ma verge et une plume dégoûtée 
Je pleure le parnasse d'antan   et j'embrasse de mots,l'avide mal-aimé 
Sa hardiesse, mon intime perdition... 
Dans ma main,ma verge et une plume dégoûtée 
Qui ne cesse de tarir et de fantasmer..."



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L e  B a l - L a i d
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Visqueuse, scintillante mais rance
Ma sueur chante mes doléances
Celle qui t'enfante te veut princesse,
Moi je te vois seins, balai et fesses

Pleureuse, avide mais douce
Ta mouille galope et s'éclabousse
Je crispe coeur, synapses et omoplates
Tu ne me vois qu'écume épaisse; un commun primate.

Je n'en ris plus, depuis, des lustres ont enseveli,
Toutes les infamies sublimées, pour quelques dollars pudiques
Maintenant je pue, le lubrique aux phalanges moisies
Et je ne sais que plussoyer, tel un ange mécanique
les pires abominations, l'aurore de Belzébuth.
De golgotha, je sirote tes cris,
Je tire sur ma tige, sur ma butte
Et je ricane en pleurs :
Mort à la poésie !





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B r i b e s
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Perverse dynastie garnie de calamités,
J'ai bâti les sérails de mon ultime prétention
Du même œil, je palpe la saleté
L'ignominie, ses petites gens, ses miséreuses pensions.
Je survole tes cuisses de mes cheveux,
Je suis si haut que le mérite de ma verge
n'égale ni tes longs ongles mal-vernis ni tes saillants creux.

J'en devins eunuque dans le repli et mon cœur en devint de neige.
J'en ai froid, j'en grelotte et dans ma gratte-ciel d'ivoire,
Je crois voir se faner l'utopie des Lumières aveuglantes.
Et je me crois Dieu, je me crois Sapho dans l'abattoir
Des anciennes maximes qui sur mes genoux,drapant
Si infimes, se fanent et moi je ris, moi je ricane.
Dans ces seins frais et plastiques, je vois la grandeur d'un siècle pleureur
Et je me tortille comme un lépreux, étranger à vos voûtes chicanes;
J'urine enfin le nectar bouillonnant de ma si flamboyante torpeur.
J'urine sans foi, sans haine, sans rancœur.





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P é l e r i n a g e s
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Au carnaval des idiots,je prends un temps de culpabilité.Je m'étends,j'aspire des fumées plus gauloises que les baguettes sur lesquelles tu poses ton ventre,tes joues et tes yeux de levrette et je souffle un air épais par les entrailles de ma muselière;ici,je ne suis qu'un chien errant,évidemment.
Mes fourberies ont ce soir le goût de la défaite;la défaite d'un homme qui vieillit vite,très vite.Je suis ici à compter les gens et ça m'amuse.J'abuse d'une chicanerie murmurée aux oreilles entraineuses d'une brune ténébreuse et ma bière à la main,je prends un pas vers ma bière que mes amours,nullement candides,ont creusé..comme un rat..comme un rat…
Tu vois cette femme,aux formes hideuses,pull vert-primaire,avide comme un soir d'hiver,le cul entre les dents;elle parle un patois que l'alcool sublime,elle est méchamment divine.
Un bal est dressé,sur quelques chattes,jamais rasées et des ilotes qui jactent des mots..des mots…comme pour dire : "Viens,il parait que je te désire ! "
Ô Fourberie ! Ô ignominie…Lâche-moi,sers-moi un whisky.
Mais dans ce genre de bal,l'envie de gicler une pochade,de lave et de semence,d'exhiber sans retenue le plus impie de mes rêves;ma verge sinistre ricanant la crève,de table en table,remplissant les verres du peuple qui ne cesse de respirer;me chatouille.Je n'y peux rien ou presque et ma rate spleeneuse en ricane.
Maman,maman,je ne suis qu'un enfant qui de toi chaque soir émane.Que je vous aime bavardeuses mégères! Ou enfin..Que je vous aimerais si vous arriviez à taire vos glandes mammaires !




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V e r s  D e  T e r r e
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Je mâche mes peurs dans un bouillon de vers
Je mâche mes peurs dans une cigarette amère.

Se confondent les sons d'un chant félin
A l'aura lancinante de nos points finaux
Rien n'est fini sur la barque de ce maussade patelin
Pour les chats,c'est une saison d'amour hâtive et sans maux
Pour nous,autre-humain,un abrupte jet dans les ravins.

Se confondent les verges des chats,miaulant
A un Bosch,où l'enfer semble être a deux pâtés de maison..
Je dis Non ! La Liberté...ou la mort...ou la damnation !

Je lève un toast,à une Tunisie libre
aux dernières poudres de plomb.
Et dans un soupçon de quiétude,mes fibres
vibrent aux doléances qu'ensevelira le temps.
Dans un soupçon de quiétude,le canon
a dit : " Ô Mahlek ! Ma Tunisie ! Ma nation ! "



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F u m é e s
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...

Aux voûtes,aux rébus
A l'impalpable en moi,
Disloqué,à ta vue
Je perds ma foi.
Qu'a-t-on pour trainer
Et piétiner nos âmes
Mon amour,ma trainée
Qu'a-t-on pour chérir la lame ?

Car tout ce qui m'est vil
n'est point de foutre ou de fiel,
Je te conterais,sous le nombril
Une histoire rude et cruelle

En toi sera mon lupanar,
Où les Putains de mon imaginaire
Exerceront avidement leur art,
Où je serais un saltimbanque
jonglant avec tes nerfs
Me jouant du manque
Je tuerais le père,
Et s'il le faut,Freud des limbes,du Cocyte ,
Je forniquerais avec la mère
Et des lambeaux,mes dents illicites
Seront rassasiées,sanguinolentes et fières.


Je suis une horreur,une volupté
un ongle moisi aux rebords de ta main calcinée
Ne te rappelles-tu pas avoir lu ma lettre ?
A quelques vers,tu as frémi
Puis hâtivement,par un geste piètre
tu l' abandonnas aux flammes inouïes

de la cheminée..

Brusquement,dans un sursaut de regret
tu joignis tes mains à mon encre brûlant
mais mes mots avaient aux flammes succombé
Regarde tes mains maintenant..
immolés..
Ma Scortum..
Mon amant..

Ta chair et mes mots ne sont que fumées;
Des cendres de toi mélangés à mes miettes
et des souvenirs de baisers aux parfums des violettes
  Incinérés au nom de l'amour...
Doux baiser du bec d'un vautour
Que je suis...Je place hélas les pierres par dessus
ma bière...La fierté creuse mon tombeau
Viens m'aider,et avant de mourir
Je maquillerais ton âme
Puis Je laisserais se nourrir,
les vers qui ne furent qu'un coeur
qui n'a su que te chérir..
Madame.

L e s   T r o g l o d y t e s

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